Voyage, voyage…
Métro downtown et sortie 4th pour rejoindre les rives de l’Hudson. A mon arrivée, je sens l’air marin qui vient à ma rencontre pour m’accueillir. L’Hudson se jette dans la mer un peu plus en aval et se prépare déjà à son absorption par l’océan Atlantique. Au sud se dresse la statue de la liberté, tournée vers la France, et qui en ce jour, salue l’adoption du projet de loi sur le mariage pour tous.
Dans le lointain, je distingue le pont de Verrazano, qui dans des brumes incertaines permet aux continentaux et aux insulaires de se croiser. L’Empire State Building pointe au nord et combat pour rester à la hauteur. La concurrence est rude, mais de ce côté-ci, il pointe son dard avec fierté et l’expose au-dessus de nos têtes. Sur l’autre rive de l’Hudson, le New-Jersey tente d’imiter Manhattan et la nargue sur un fond nuageux grisâtre.
Changement de décor, je suis absorbé par le trou noir du muséum et n’en ressortirais qu’en fin de journée. C’est une nouvelle fois un voyage dans le temps, dans l’espace, les civilisations et le règne animal. C’est la quatrième dimension. Je suis fasciné par l’étage consacré aux indiens. Tout est visuel, tout est reconstitué à la perfection et je traverse les galeries peuple après peuple, continent après continent. Je reste médusé devant cette marmotte qui servait de poche à tabac pour les indiens. Je reste sensible et solidaire de ces peuples vivant en montagne qui usaient de stratagèmes pour vivre dans des conditions parfois extrêmes. Je m’attarde sur les modèles de raquettes (snow shoes) très belles et certainement très efficaces aussi.
Fascination devant les masques de Papouasie qui ne manquent pas de me lancer un oeil inquisiteur.
Chez les dinosaures, je suis accueilli par un Carnosaur, féroce et agressif. La lumière extérieure fait son apparition et me ramène à la réalité, je sors de mon immersion en regardant vers Central Park, puis en reprenant ma respiration, je replonge au cœur du musée…
J'erre entre les galeries consacrées à la biodiversité, m’attarde sur la souche du séquoia géant, vraiment géant et la voie des hauts parleurs m’invitent à prendre la direction de la sortie… Le musée ferme… Dommage, je m’y serais bien fait enfermer pour la nuit…