Ô temps, suspend ton vol...

 

Ce vers de Lamartine me guide en cette belle journée. Métro downtown jusqu’à Colombus Circle, je rejoins la 10ème avenue, la descends afin d’obliquer au niveau de 32th street pour grimper sur la high line ‘’ over’’ Chelsea. Cette aménagement urbain me conte l’histoire et l’avenir du cette partie du burough de Manhattan. La voie traverse en hauteur un quartier en pleine rénovation. Les tours de moyennes envergures qui poussent comme des champignons étouffent les maisons de brique de l’époque. Le quartier se gentrifie. Ce concept de la vie New-yorkaise consiste à l’embourgeoisement des lieux de pauvreté, telles les friches, les zones industrielles, etc…
Je me promène le long des rails et d’une végétation sauvage reconstituée. J’essaie d’imaginer l’activité portuaire et commerçante de Chelsea. Je saisis l’ambiance humaine au milieu des marchandises débarquées sur les quais de l’Hudson, des dockers en activité, des pièces de viande charriées à dos d’homme, des cris et des odeurs mêlées, du bruit infernal des wagons de marchandise bringuebalant et crissant sur les rails, de la vapeur des locomotives… De ce quartier d’antan, mi commerçant, mi industriel, j’arrive à saisir l’effervescence d’autrefois. Je traverse toute la High line et parcours le quartier de pied ferme dans les rues de Chelsea. La plupart des maisons de brique ont disparu, il reste encore les ossatures métalliques qui soutiennent les charpentes de restaurant à la mode. Des tours ont vu le jour, comme si les maisons vertes du Monopoly se transformaient en hôtel rouge. Actuellement, la juxtaposition et l’alternance de l’habitat fait un bel effet. Cet endroit à la mode attire les new-yorkais. Mais New York City est en perpétuel renouvellement. D'ici quelques années, ce lieu aura sans doute encore évolué pour ne plus ressembler à aujourd’hui. New York d’aujourd’hui ne ressemble pas au New York de demain… C’est sa façon de grandir…
Passage sur 23th street devant le Chelsea Hôtel. Je pense à ce marécage artistique qui a hébergé Milos forman, Léonard Cohen, Jack kerouac. Ce dernier y a écrit ‘’on the road’’. Je pense aussi à cette tragédie, l’assassinat de Nancy Spungen par Sid Vicious, chanteur des Sex pistols…

Fin de soirée sur le rooftop ( bar toit) du Press Loundge au 16ème étage. Une vue à couper le souffle. Pour clôturer le tout, un superbe couché de soleil et un lever de pleine lune jouant à cache-cache derrière les grattes ciel. Le temps se suspend… La lune comme un point sur un I au-dessus des buildings me renvoie à cette jolie ballade d’Alfred de Musset…

© 2013 Tous droits réservés.

Créer un site internet gratuitWebnode