Home run.

 

Ce matin, j’avais l’intention de prendre le métro downtown à 125th Street… La Durance impétueuse, d’une fonte des neiges qui s’accélère à bien sur des allures d’East river. Le jardin de l’archevêché se réveille sous la même lumière que Bryant Park. Les visages burinés des montagnards ont reçu le même soleil que les gens d’Harlem… Les images se superposent et se fondent dans mon nouveau décor. J’allume la radio et j’entends la voie du speaker : ‘’ Nous sommes dans le dernier et 9ème innings, Joe Dimaggio s’apprête à frapper la balle.’’ Il est le dernier espoir qui permettrait aux yankees de gagner la saison… Harlem est dans la rue, l’oreille collé au transistor. Tout le quartier retient son souffle et jette son dévolue sur cette ultime balle. C’est partie, le coup est lâché sans hésitation, rapide, précis. Il retentit dans tout le ballpark et comme un seul homme, le public se lève. Harlem regarde vers le Bronx, le temps est suspendu… Des yeux, je suis la balle qui prend son envol et se détache dans le ciel bleu de New York City. Les yankees ont gagné. 
Ce matin, je me suis levé et j’ai écouté du Jazz. J'ai la satisfaction d’avoir effectué, de l'autre côté de l'atlantique, un véritable ‘’ Home run’’, le même exécuté en ce jour de gloire par Joe Dimaggio au Yankees Stadium…

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