Balade, ballades...

 

C’est samedi, aujourd’hui j’ai droit à une visite guidée de mes deux guides préférés ;  ma cousine et mon cousin. Je suis gâté, j’entends et je vois toutes les couleurs de l’arc en ciel ; je reçois une flopée d’informations, dans laquelle se mêlent histoire, anecdotes, musique…, beaucoup de musique. C’est un vrai feu d’artifice dont le bouquet final finira en apothéose chez les disquaires près de Greenwich village.

D’emblée, nous descendons sur   Tribeca, naviguons à travers les rues, passage sensible près de Ground zero  pour s’attarder sur les bords de l’Hudson … ‘’New York City sur Hudson ‘’dit la chanson d’Yves Simon…  New York est un port, ne l’oublions pas. Nous sommes à l’embouchure de la rivière, en face Innis Island. L’Hudson, descendue tout droit depuis  les ‘’larmes de nuage’’,  tears of clouds’’ vient comme ces émigrants  continuer le voyage sous une autre forme.   Cela ne s’invente pas.

Nous remontons à travers les défilés empruntés la veille pour rejoindre Chinatown. La musique nous aspire vers une jolie place  pleine d’activité où se mêlent les joueurs de majhong, de carte et les musiciens. Le son nasillard et mélancolique des erhus   nous plonge au plus profond de l’Asie. Les jeunes et les vieux se côtoient ; en ce samedi, c’est un rituel. Les enseignes dans les rues, sont autant d’étendards brandies à bout de bras et dont la seule revendication est de nous faire voyager. Nous traversons une traboule New-Yorkaise, une rue dédiée exclusivement à la cuisine malaisienne et nous nous restaurons en plein cœur de l’Asie sans avoir eu à supporter le décalage horaire. A la sortie, nous empruntons une petite rue en forme de coude, une des plus dangereuses d’une époque révolue. J’imagine les règlements de compte sous fond de prohibition… Où sont passés les gangsters.   Nous quittons l’extrême  Orient, remontant dans le Lower East Side . Les maisons nous rappellent les conditions précaires et la misère qui régnaient dans ce quartier. Mal aérés, insalubres,  ces ‘’tenements ‘’  nous content la vie peu glorieuse de ces anciens ghettos. Ici, des familles entières sombraient dans la misère. Plus loin, dans un square, les chiens ont droit de s’émanciper dans un parc qui leur est attribué en fonction de leur taille ; un pour les petits, un autre pour les grands.

Puis, ce fut un moment très important. Arrêt devant la maison de Charly Parker. Derrière la vitre, j’entends les notes de Son saxophone, comme si tout était encore comme avant… D’ailleurs, tout est comme avant, le jazz de Birdy est intemporel…

A partir d’ici, la musique ne nous quitte plus, traversée de l’East village, en passant dans  le quartier punk, j’entends les Sex pistols, puis nous passons devant le ’’ Wha’’, célèbre bar où Bob Dylan fit ses débuts. Nous entrons chez plusieurs disquaires .En bas du premier, un concert nous plonge dans cet univers nécessaire et indispensable…  Depuis la vue du film ‘’Sugar man’’, je n’ai qu’une obsession, celle de retrouver un vinyle de Sixto Diaz Rodriguez. Je fus récompensé… Certes, il ne s’agissait que de la bande original du film, mais finir cette longue journée de découverte sur la musique de ‘’Inner city blues’’,  c’est comme prolonger au-delà du couchant une belle journée de printemps…

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